🌍 Une ressource vitale sous tension
Dans la commune de Dangbo, au sud du Bénin, la question de l’eau potable est devenue une véritable préoccupation. Dans l’arrondissement de Hozin, des milliers d’habitants vivent au quotidien les conséquences d’une mauvaise gestion des points d’eau : pannes répétées, absence d’entretien, manque de suivi et inégalités d’accès.
Pour beaucoup de familles, trouver de l’eau devient une tâche épuisante. Lorsque les pompes ne fonctionnent plus, certains doivent parcourir plusieurs kilomètres ou se rabattre sur des sources non sécurisées, comme les marigots, exposant ainsi les populations à des maladies hydriques.
🧩 Des infrastructures en panne, des comités impuissants
Selon l’étude publiée dans la revue Climat et Développement, la majorité des points d’eau construits dans la zone de Hozin connaissent aujourd’hui des dysfonctionnements.
Le constat est simple : plusieurs pompes restent hors service pendant des semaines, voire des mois, faute de maintenance ou de pièces de rechange.
En théorie, chaque point d’eau est confié à un comité local de gestion composé de représentants de la communauté. Leur mission : collecter les cotisations, entretenir les installations et alerter les autorités en cas de panne.
Mais dans la réalité, ces comités manquent cruellement de moyens financiers et techniques. Certains ne disposent même pas de formation de base pour identifier une panne ou gérer les fonds collectés.
💬 Des habitants partagés entre espoir et lassitude
“Nous payons nos cotisations, mais quand la pompe tombe en panne, personne ne vient la réparer rapidement”, témoigne une habitante du village de Hozin.
Cette situation crée parfois des tensions sociales au sein des communautés, entre ceux qui veulent contribuer davantage et ceux qui refusent de payer pour un service défaillant.
Pour les femmes et les enfants, le problème est encore plus lourd. Ce sont eux qui, chaque jour, parcourent de longues distances pour chercher de l’eau. Cette corvée, répétée des centaines de fois par an, pèse sur la scolarité et la santé.
⚙️ Vers une gestion participative et durable
Les chercheurs du Laboratoire Pierre Pagney – Climat, Eau, Écosystème et Développement (LACEEDE) insistent sur une solution clé : la gestion participative.
Cela signifie impliquer réellement les communautés locales, mais aussi renforcer leurs capacités.
Ils recommandent :
- La formation technique des comités de gestion à la maintenance des équipements ;
- La mise en place d’un suivi régulier par les autorités communales ;
- Et la création d’un fonds local de maintenance pour anticiper les réparations plutôt que d’attendre les pannes.
🌱 L’eau, une affaire de tous
L’étude conclut que la durabilité des points d’eau dépend avant tout de la responsabilisation collective.
Les infrastructures seules ne suffisent pas : sans entretien, sans sensibilisation et sans gestion transparente, elles se détériorent rapidement.
Dans un contexte de changement climatique, où la sécheresse menace déjà plusieurs régions du Bénin, une meilleure gouvernance de l’eau devient une priorité nationale.
💧 À Dangbo, comme ailleurs, l’eau est bien plus qu’une ressource : c’est le lien vital entre la santé, la cohésion sociale et le développement durable.
